Des trois pèlerinages majeurs de la chrétienté au Moyen Age (Jérusalem, Rome, Saint Jacques de Compostelle) seul ce dernier a perduré dans sa forme primitive. De nos jours on continue d’aller vers le tombeau présumé de l’apôtre par le moyen le plus simple qui soit : la marche à pied.

Jacques est avec son frère Jean et avec Pierre, l’un des plus proches disciples du Christ. Martyrisé en 44 en Palestine, son corps serait miraculeusement parvenu jusqu’en Galice où il fut découvert vers 814 par un ermite dénommé Pélage qui aurait suivi une étoile jusqu’à l’emplacement de la sépulture. Très vite le roi des Asturies, Alphonse II, fit ériger une église à côté du tombeau, suscitant la dévotion des pèlerins qui arriveront de toute l’Europe pour y vénérer les reliques de l’apôtre. Quatre grandes routes sont décrites dès le XIIe siècle pour rejoindre le sanctuaire espagnol :

• la voie du Puy en Velay ou Via Podiensis
• la voie d’Arles ou via Tolosana
• la voie de Vézelay ou via Lemovicensis
• la voie de Tours ou via Turonensis.

L’ACTUALITÉ DES CHEMINS

Depuis plus de 30 ans, le chemin de Compostelle revit et le pèlerinage suscite un extraordinaire et étonnant engouement, dépassant certainement les motivations purement religieuses. Acte de foi, retour à la nature, tourisme authentique, nostalgie d’un passé ?… apparemment toujours une quête de repères. Le chemin de Compostelle est devenu un phénomène sociologique. Toutes les classes sociales, hommes et femmes, croyants et athées, empruntent les chemins. Ceux–ci se révélant un fabuleux lieu d’échanges et de communication. Les monuments, les écrits, le folklore, les traditions constituant autant de témoignages du passage de millions de pèlerins (et aujourd’hui de randonneurs) depuis plus de 1000 ans.

Une envie de rupture avec la vie quotidienne, un besoin de faire le point font partie des principales motivations exprimées par ceux qui se lancent sur le chemin. Le dépassement de soi, la solidarité, le respect de l’autre, la tolérance et la gratuité des rencontres sont les caractéristiques de l’expérience des pélerins. Pour la plupart, le voyage est une merveilleuse expérience de transformation. Cheminer vers Saint Jacques rend heureux.