«J’ai commencé à marcher dans ces collines à sept ans ; on récoltait du miel sauvage avec mon père», dit Habib, mon guide. Nous sommes dans le nord de la Cisjordanie. D’est en ouest, il montre au loin les monts de Jordanie, les rives de la mer Morte, une colonie israélienne, deux villages palestiniens, collines pâles, la ville de Ramallah, et dans la brume, Jérusalem. C’est beau de pouvoir embrasser ces paysages ainsi. « J’aime marcher. C’est dans ma tête, dans mon cœur. Si j’ai un problème, besoin de réfléchir, je viens ici et je marche « , ajoute Habib.
Au Moyen-Orient, il y a beaucoup à réfléchir. C’est une des raisons pour lesquelles le Chemin d’Abraham est si singulier ; c’est un sentier de grande randonnée qui, une fois terminé, tracera une route à travers presque toute la région; à travers la Turquie, la Syrie, la Jordanie, la Palestine et Israël. Il comprend actuellement plus de 400 km de sentiers, chaque année un peu plus.
L’itinéraire est basé sur la «mémoire culturelle» d’Abraham – un personnage clé dans l’islam, le judaïsme et le christianisme – et suit vaguement le voyage à pied fait il y a 4000 ans. L’idée du chemin est de construire une connexion entre les communautés du Moyen-Orient et les visiteurs du monde entier.
Dans le village d’Al Mughayir, notre passage crée une perturbation. Mon groupe est en marche pour 3 jours sur une section de 50 km à travers la Cisjordanie, qui serpente le long des pistes à flanc de coteau pierreux, de la ville du nord de Naplouse jusqu’en périphérie de Jéricho. Au deuxième jour, après une matinée passée à travers champs de blé et les vergers d’oliviers, nous atteignons le village alors que la chaleur devient plus forte. Mais nous n’avions pas réalisé que c’était le moment de la récréation des enfants ; ils nous espionnaient et se sont agglutinés à la clôture de leur cour de récréation : 10, 20, soudain plus de 100. Leurs visages sont excités, leurs voix frénétiques. On pouvait entendre leur appel : « Comment allez-vous? Bonjour! « » Bienvenue en Palestine! »« Quel est ton nom? «
Les paysages ont une rusticité qui dissimule des merveilles de la nature: gui, bergeronnettes, libellules et cyclamen rose. Et la marche est souvent impressionnante, en particulier dans les canyons de Wadi Auja, où les seuls bruits sont le chant des oiseaux et la chute de pierres sous les pas.
Nous dormons dans des chambres d’hôtes accueillantes. J’apprends que les galettes fourrées de viande d’agneau et le jus de grenade sont la base de l’alimentation du randonneur, et je découvre que les vallées brillent comme de l’or au lever du jour. Il y a d’autres surprises encore, comme la ville chrétienne de Taybeh : avant de partir, je n’avais pas imaginé pouvoir commander à une religieuse une bière brassée localement.
C’est une randonnée qui élève l’esprit – et Habib nous montre tout en chemin. Là, la fumée d’un camp bédouin, plus loin une base militaire israélienne. Ici une trace de passage d’un porc-épic, au loin une montagne sacrée. Et ce sentiment d’immersion complète est ce qui rend le projet de Chemin d’Abraham si extraordinaire : il offre aux voyageurs la chance et la liberté de façonner leur propre point de vue sur le chemin. Le site en anglais: abrahampath.org. Votre prochaine étape : « Le Jesus Trail », un pèlerinage de 60 km en randonnée à travers Israël. jesustrail.com
Traduit de National Geographic Traveller, Ben Lerwill. 6 mars 2014 http://www.natgeotraveller.co.uk/
Dans le cadre d’un programme de coopération décentralisée « structuration du tourisme rural en Palestine », le consortium d’associations Afrat (Autrans) et Tétraktys (Grenoble) met en œuvre, avec l’appui financier du Conseil Général de l’Isère, la région Rhône Alpes et plusieurs communes de la région, ainsi que l’AFD (agence française de développement).
Avec comme projet pilote le « sentier d’Abraham », le consortium a pour objectif de favoriser le développement économique local de territoires ruraux et de renforcer la société civile.
Marcher sur les traces d’Abraham
Le programme accompagne la mise en place du « Sentier d’Abraham », sentier culturel de randonnée entre Jéricho, Bethléem et Hébron.
Cet itinéraire pilote, long de 125 km, est composé de neuf étapes et traverse neuf communautés locales. Il est structuré par l’association palestinienne Masar Ibrahim al Khalil.
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Bonjour, j’envisage de faire la partie du sentier d’Abraham située en Cisjordanie à l’automne prochain, seul ou avec quelqu’un. Je suis allé sur le site abrahampath.org et je commence à imprimer le topoguide de l’itinéraire mais je rencontre des difficultés à cause de mon ordi : existe-t-il une version imprimée de ce topoguide ?
Par ailleurs, le sentier n’est apparemment pas ou peu balisé. Est-ce bien le cas, est-ce que les indications du topoguide suffisent à se repérer ou bien, faute de guide, se trouve-t-on obligé de suivre le plus souvent les routes et non les sentiers ?
Merci de vos indications !
bonjour,
Le sentier est en cours de balisage et déja une portion est balisée entre Jerico et Hebron, mais il n’est pas praticable seul; il est nécessaire d’être accompagné. En Cisjordanie, Palestine, les guides sont formés à l’accueil. Un guide local vous apportera tout le confort et la sécurité de la randonnée, la découverte des sites, l’organisation matérielle des étapes, la rencontre et l’accueil des bédouins. En général la randonnée et organisée en groupes; la période la plus agréable est d’octobre à mars -avril.
Vous pouvez trouver des éléments en joignant l’association Masar Ibrahim Al Khalil : info@masaribrahim.ps
Bien cordialement
A toutes les personnes intéressées par le sentier d’Abraham des informations sont disponibles en français sur le site du partenaire local Masar Ibrahim Al Khalil:
http://masaribrahim.ps/fr/masar-le-sentier/
Des tours opérateur locaux peuvent vous prendre en charge
http://masaribrahim.ps/fr/planifiez-votre-voyage/tours-opérateurs
ainsi que des tours opérateurs francais (Tailaroot, Point voyage, Arvel, Terre d’aventure, Allibert trekking, Amazigh trekking etc…)